La dépression après avoir achevé son manuscrit

Coucou,

Je viens dans ce post vous parler d'un sentiment étrange : celui de la fin de rédaction d'un manuscrit.

Il n'y a pas de réaction type à proprement parler, mais au cours de mes échanges avec d'autres écrivains et sur la base de ce que je ressens moi-même, je dois avouer qu'il se passe bien quelque chose.

Tout d'abord, il faut se mettre d'accord sur ce que c'est que d'achever son manuscrit. Pour certains, terminer d'écrire son livre concerne le moment ultime où le mot Fin est définitivement inscrit sur la page. A mon sens, cette étape n'est qu'une partie du processus de création d'un livre.

En effet, après ce point final arrive le moment de la relecture, celui de la pause pour laisser mijoter le manuscrit pour pouvoir s'y replonger avec les idées plus claires, le moment tant attendu de la correction (je ferai un article spécifique sur ce point), celui sympathique de la bêta lecture sans oublier le fait de devoir chercher des maisons d'édition.

Et qui dit maisons d'édition dit forcément mise en page, retour de l'éditeur, modifications à apporter au livre etc.. J'en oublie certainement mais c'était une façon d'illustrer que la fin d'un livre est tout à fait subjective et repose sur ce que chacun souhaite en faire.

Ainsi, il serait trop risqué de tenter d'expliquer un mécanisme qui d'une part ne se déclenche pas de la même façon chez les auteurs et qui en plus n'a pas la même résonance dans leur cerveau ! Certains grands auteurs comme Philip Roth ont carrément décidé d'arrêter d'écrire après la fin de leur dernier livre comparant l'exercice à la torture mentale !

En réalité, je pense que l'écriture est un cycle. Pour faire référence à ma propre expérience avec Môlne qui vient de sortir, après ces mois de travail acharné, c'est vrai que ça fait un vide. Non pas que la tâche soit terminée puisqu'il faut à présent se charger de la vie du livre en lui-même mais simplement parce que le document Word, que j'ai ouvert des centaines de fois, ne le sera plus.

Bizarre me direz-vous et je l'admets bien volontiers ! :-) Pourtant, la foule de projets qui se percutent dans mon esprit est bien présente pour me rappeler que d'autres histoires m'attendent et que je dois me remettre au travail. Aussitôt que je me remets à écrire, ce sentiment étrange et dépressif disparaît...

Je n'irai pas à dire que c'est comme une drogue, que c'est le manque qui nous fait déprimer, loin de là ! Mais simplement que temps qu'il y a encore du jus dans l'orange, il faut prendre plaisir à la presser... Reste à voir lorsqu'il n'y en aura plus ! 

D'ici là, j'espère que j'aurai pu vous offrir bon nombre de ces étranges histoires qui défilent dans ma tête et qu'elles sauront vous faire apprécier (découvrir) le plaisir de lire.

En attendant, portez-vous bien et lisez des livres !